La gifle et ses sœurs

Par Xavier Gorce

baffe
nom féminin

Populaire. Coup donné avec le plat de la main à la figure ; gifle.

beigne
nom féminin
Populaire. Gifle.

claque
nom féminin
Coup donné avec le plat de la main et qui fait un bruit sec.
Familier. Coup humiliant, échec infligé.

gifle
nom féminin
Coup donné avec le plat de la main à la figure ; gifle.
Blessure d’amour-propre, humiliation, affront, vexation.

mandale
nom féminin
Populaire. Coup donné avec le plat de la main à la figure ; gifle.

mornifle
nom féminin
Populaire et vieux. Coup donné avec le plat de la main à la figure ; gifle.

soufflet
nom masculin
Littéraire. Coup donné avec le plat de la main à la figure ; gifle.
Littéraire. Acte ressenti comme un affront.

taloche
nom féminin
Populaire. Coup donné avec le plat de la main sur la tête ou la figure.

tape
nom féminin
Coup donné avec la main.

tarte
nom féminin
Populaire. Coup de poing ; gifle.

Parmi tous les synonymes de gifle, écartons ceux qui n’en sont qu’une déclinaison populaire ou argotique purement littérale (baffe, beigne, mandale, mornifle, taloche et autres tarte). Il nous reste claque et soufflet pour lesquels la deuxième acception, figurée, est la même que pour gifle : se prendre une claque, une gifle, un soufflet, c’est subir une humiliation.

Physiquement, le geste est sans grande conséquence, fut-il momentanément cuisant pour l’épiderme du giflé. Il ne s’agit pas pour le « gifleur » de blesser organiquement sa victime mais de toucher sa dignité en passant pas sa joue : la violence de la gifle réside dans son symbole. Et de fait, sur les images de la « gifle faite à Macron », le geste semble ne pas aller tout à fait au bout de l’intention, comme si l’agresseur l’avait un peu retenu. Sans doute le Président n’en a perçu que le souffle. Il n’en reste pas moins que sa signification symbolique, clairement antidémocratique, diffuse un bien mauvais air.

Ben oui, mademoiselle Osaka

Par Frédéric Hermel

Ben oui quand on est chirurgien on doit monter au bloc et on se tache avec du sang. Ben oui quand on est prof de maths on doit faire face à des élèves dispersés et bruyants qui ne comprennent pas l’intérêt d’une telle matière depuis l’invention de la calculette. Ben oui quand on est chauffeur de bus on doit prendre le volant et faire des tours et des tours dans la ville. Ben oui quand on est coiffeur on doit aimer les cheveux et les mamies qui racontent leurs vies d’avant et les soucis de couple du petit dernier. Ben oui quand on est boxeur on doit encaisser des coups de poing dans la gueule. Ben oui quand on est mécanicien on doit mettre les mains dans le cambouis. Ben oui quand on est comédien on doit apprendre des textes par coeur et monter sur une scène pour les déclamer. Ben oui quand on est comptable on doit lire des colonnes de chiffres et établir des bilans. Ben oui quand on est cuisinier on doit savoir couper des carottes et pleurer en épluchant des oignons. Ben oui, mademoiselle Osaka, quand on est une star de tennis, que l’on est la sportive la mieux payée de la planète, que l’on vient à Paris pour disputer les Internationaux de France, on accepte les règles comme tout le monde, on se plie aux interviews d’après-match et on ne prétexte pas la préservation de sa « santé mentale » pour réclamer des privilèges. Génération de la fragilité, de la victimisation, du tout droit sans devoir, du tout pour soi…